Sacré-Cœur (09/06 - Christ, chemin, vérité, vie)

Homélie du Sacré-Cœur de Jésus (dimanche 9 juin 2024)

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D’après le sermon de saint Thomas d’Aquin

sur le Christ, chemin, vérité et vie (Jn 14, 6)

Le chemin, c’est le Christ lui-même, c’est pourquoi il dit : « Moi, je suis le chemin », puisque « par lui nous avons accès auprès du Père » (Ép 2, 18). Mais ce chemin n’est pas éloigné du terme, il lui est même joint en réalité, aussi Jésus ajoute-t-il : « la vérité et la vie ». Il est ainsi lui-même est à la fois le chemin et le terme. Le chemin en tant qu’homme : « Moi je suis le chemin » ; en tant que Dieu : « la vérité et la vie ». Ces deux derniers mots désignent parfaitement le terme du chemin. D’où l’importance fondamentale des deux natures du Christ conjointes dans l’unique personne du Fils éternel, partageant l’unique substance de Dieu qu’est l’amour.

Car le terme de ce chemin est la fin que recherche le désir humain. Or, l’homme désire principalement deux choses : d’abord la connaissance de la vérité, ce qui lui est propre. Les animaux ne la recherchent pas, ils n’ont pas de questionnement philosophique existentiel. La raison est sa différence spécifique humaine le distinguant du genre animal. Ensuite la continuation de son existence, ce qui est commun à tous les êtres. Or, le Christ est le chemin pour parvenir à la connaissance de la vérité, qu’il est lui-même : « Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve » (Ps 25, 5). Et le Christ Jésus est le chemin pour parvenir à la vie, qu’il est aussi lui-même : « Tu m'apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie ! À ta droite, éternité de délices ! » (Ps 15, 11). C’est pourquoi il a désigné le terme de ce chemin par « la vérité et la vie », toutes deux attribuées au Christ : « En lui était la vie et la vie était la lumière des hommes » (Jn 1, 4), or la lumière, c’est la vérité.

Si donc tu cherches par où passer, prends le Christ, puisque lui-même est le chemin : « Voici le chemin, prends-le ! » (Is 30, 21). Augustin commentait : « Marche en suivant l’homme et tu parviendras à Dieu ». Qu’importe que ce soit en claudiquant des deux jambes en raison de notre inconstance à rechercher le bien ! Car il vaut mieux boiter sur le chemin que marcher à grands pas hors du chemin. Car celui qui boite sur le chemin, même s’il n’avance guère, se rapproche du terme ; mais celui qui marche hors du chemin, plus il court vaillamment, plus il s’éloigne du terme. Si tu cherches où aller, sois uni au Christ, parce qu’il est en personne la vérité à laquelle nous désirons parvenir : « Oui, c’est la vérité que je ne cesse d’annoncer, mes lèvres ont la malice en horreur » (Pr 8, 7). Si tu cherches où demeurer, sois uni au Christ, parce qu’il est en personne la vie : « Celui qui me trouvera, trouvera la vie, et il obtiendra du Seigneur le salut » (Pr 8, 35, Vulg.).

Sois donc uni au Christ, si tu veux être en sûreté : tu ne pourras pas t’égarer puisque lui-même est le chemin. C’est pourquoi ceux qui sont unis à lui ne marchent pas dans un pays sans routes, mais par un chemin droit. En outre, le Christ ne peut pas se tromper, parce qu’il est lui-même la vérité et enseigne toute vérité comme le confesse l’acte de foi : « Mon Dieu, je crois fermement toutes les vérités que vous avez révélées et que vous enseignez par votre Sainte Église, parce que vous ne pouvez ni vous tromper ni nous tromper ». Il nous dit en effet : « Moi, je suis né, je suis venu dans le monde pour ceci : rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ma voix » (Jn 18, 36). Enfin il ne peut être mis en échec, parce que c’est lui-même qui est la vie et qui donne la vie : « Moi, je suis venu pour que les brebis aient la vie, la vie en abondance » (Jn 10, 10). Alors reposons notre tête sur son Sacré-Cœur !

Date de dernière mise à jour : 09/06/2024